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La fascinante comtesse Greffulhe, égérie de Proust, racontée en 40 robes

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Aristocrate fortunée, elle a régné sur la vie mondaine parisienne de la Belle-Epoque et inspiré à l'écrivain Marcel Proust le personnage de la duchesse de Guermantes dans "A la recherche du temps perdu": la comtesse Greffulhe et sa garde-robe exceptionnelle sont au coeur d'une exposition à Paris.

"Tout le mystère de sa beauté est dans l'éclat, dans l'énigme surtout de ses yeux. Je n'ai jamais vu une femme aussi belle", écrivait en 1893 Marcel Proust au poète et dandy Robert de Montesquiou, oncle de la comtesse Greffulhe née Elisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952). Montesquiou a lui-même inspiré le baron de Charlus de "La Recherche".

la mode retrouvée

Données au musée par ses descendants et héritiers depuis 1964, une quarantaine de robes majestueuses, signées entre autres de Worth, Lanvin, Fortuny et Babani, sont exposées au Palais de Galliera, le musée de la mode de la ville de Paris.

Ces pièces ne représentent toutefois qu'une petite partie de la garde-robe princière de cette femme qui détestait la banalité, aimait le vert, le noir, et ne portait certaines robes qu'une seule fois, souligne Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera et commissaire de l'exposition.

"Elle avait le désir, un peu comme les dandys au 19e, d'avoir quelque chose à elle de différent", explique-t-il.

Un goût pour l'exceptionnel qui se reflète dans un riche manteau d'apparat donné par le tsar Nicolas II et retaillé par Jean-Philippe Worth, fils de Charles Frédéric Worth, inventeur de la haute couture. Ou une spectaculaire robe verte en satin et velours à gros motifs, également griffée Worth.

Ces atours contribuaient à la fascination exercée par cette femme aux yeux noirs, aux boucles châtains et à la taille fine, qui tenait l'un des salons artistiques et littéraires les plus influents de l'époque.

Dreyfusarde, elle était aussi une mécène au service de la science et de la musique, soutenant notamment du compositeur Gabriel Fauré qui lui a dédié sa "Pavane".

- Somptueuse robe aux lys -"Elle appartenait à la très haute aristocratie", commente Olivier Saillard. "On dit qu'un homme d'État qui venait à Paris devait d'abord passer rue d'Astorg chez les Greffulhe, avant d'aller chez le président de la République". Un hôtel particulier où officiaient six corps de domestiques différents: "c'était une des dernières maisons où il y en avait encore autant".

Aimant être au centre des regards, la comtesse savait se faire désirer en ne faisant que de brèves apparitions dans les soirées, toujours très scrutées par les chroniqueurs mondains.

Textes de Proust, poème de Montesquiou... "Je ne connais pas de garde-robes qui aient donné lieu à autant d'écrits que celle-ci", souligne Olivier Saillard.

Marcel Proust a jusqu'au bout tenté, en vain, d'obtenir une photo d'elle. "Pour me la refuser jadis, vous aviez allégué une bien mauvaise raison, à savoir que la photographie immobilise et arrête la beauté de la femme. Mais n'est-il pas précisément beau d'immobiliser, c'est-à-dire d'éterniser un moment radieux", lui écrit-il, malade, deux ans avant de mourir, en renouvelant sa requête.

Une photo en particulier a marqué l'écrivain: sur ce portrait par Paul Nadar de 1896, la comtesse apparaît de dos, devant un miroir, dans une somptueuse robe à traîne en velours noir, à motifs fleurs de lys, signée Worth.

Si la comtesse Greffulhe était fidèle à certains couturiers, elle n'était pas pour autant amie avec eux. "Les couturiers étaient encore beaucoup des fournisseurs, ce n'était pas des superstars comme aujourd'hui. Ils étaient au service d'une femme qui commandait, il n'y avait que la haute couture, pas de prêt-à-porter", rappelle Olivier Saillard.

Accessoires indispensables de cette garde-robe hors du commun, escarpins, gants, chapeaux, éventails en plume sont aussi exposés dans des vitrines, de même que quelques gilets de son mari, le comte Henry Greffulhe.

"La mode retrouvée. Les robes trésors de la comtesse Greffulhe", du 7 novembre 2015 au 20 mars 2016, Palais Galliera, Paris.


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