Tout commence par une banale commande... puis un dialogue de sourds qui en dit long sur la représentation du corps des femmes aujourd'hui encore. Comme elle le raconte sur son blog, Diglee, illustratrice française reconnue, a accepté début 2016 de dessiner la couverture d'un roman à paraître très prochainement.
Dans le résumé qu'elle reçoit pour concevoir son dessin, l’héroïne du roman est décrite comme «tout en formes» et «forte». La jeune femme pour s'assurer d'avoir bien compris demande à l'éditeur si la protagoniste est bien "ronde".
Les réponses frileuses s'enchaînent. À chaque nouveau croquis, il est demandé à l'illustratrice de changer son héroïne pour qu'elle soit «moins ronde tout en étant pulpeuse» et qu'elle ait un «corps harmonieux et voluptueux» comme Kate Winslet ou Scarlett Jonhansson. Donc ceci n'est pas un corps «harmonieux»:
Au fur et à mesure des échanges, les deux parties commencent à perdre patience et Diglee se voit finalement dire que cette «œuvre de fiction divertissante n'a pas pour but de véhiculer un message» et qu'il s'agit seulement «d'avoir une belle couverture pour aider un roman à trouver son public».
Impossible donc de garder l'héroïne dessinée par l'illustratrice telle quelle, Diglee décide "parce qu'elle a la chance de pouvoir se le permettre financièrement" de refuser de retoucher son héroïne et de refuser le contrat.
Après avoir partagé cette anecdote, l'illustratrice espère faire témoigner d'autres créatifs des «demandes incongrues ou intolérantes» qu'ils ont pu recevoir grâce au hashtag #TuPeuxJusteChanger. Une formule qui est devenue au fil des années un refrain quotidien pour cette dessinatrice professionnelle. Son appel a été entendu:
Dans un article publié sur le site Madmoizelle, Diglee revient aussi sur sa prise de conscience progressive pour arriver à représenter les femmes autrement que blanches, minces et très sexuées. Tout a changé quand la jeune femme a dessiné des modèles vivants et qu'elle a pu constater par elle-même de la pluralité des corps. Malgré tout, ce combat ne semble pas encore gagné, alors elle essaie «d'y faire un peu attention».
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Dans le résumé qu'elle reçoit pour concevoir son dessin, l’héroïne du roman est décrite comme «tout en formes» et «forte». La jeune femme pour s'assurer d'avoir bien compris demande à l'éditeur si la protagoniste est bien "ronde".
Les réponses frileuses s'enchaînent. À chaque nouveau croquis, il est demandé à l'illustratrice de changer son héroïne pour qu'elle soit «moins ronde tout en étant pulpeuse» et qu'elle ait un «corps harmonieux et voluptueux» comme Kate Winslet ou Scarlett Jonhansson. Donc ceci n'est pas un corps «harmonieux»:
Demain sur le blog,grand jour:je posterai un article très important pour moi, auquel j'ai réfléchi plusieurs semaines...
Posté par Diglee sur lundi 28 mars 2016
Au fur et à mesure des échanges, les deux parties commencent à perdre patience et Diglee se voit finalement dire que cette «œuvre de fiction divertissante n'a pas pour but de véhiculer un message» et qu'il s'agit seulement «d'avoir une belle couverture pour aider un roman à trouver son public».
Impossible donc de garder l'héroïne dessinée par l'illustratrice telle quelle, Diglee décide "parce qu'elle a la chance de pouvoir se le permettre financièrement" de refuser de retoucher son héroïne et de refuser le contrat.
Après avoir partagé cette anecdote, l'illustratrice espère faire témoigner d'autres créatifs des «demandes incongrues ou intolérantes» qu'ils ont pu recevoir grâce au hashtag #TuPeuxJusteChanger. Une formule qui est devenue au fil des années un refrain quotidien pour cette dessinatrice professionnelle. Son appel a été entendu:
#TuPeuxJusteChanger ses joues? Mais c'est un bébé il a des joues bordel !!!
— Katleidoscope (@KatleidosBlog) March 29, 2016
" #TuPeuxJusteChanger et faire attention à ce que sa peau ne soit pas trop sombre ? C'est juste pour des questions d'impression, en fait."
— Didier Garguilo (@hey_did_g) March 29, 2016
#TuPeuxJusteChanger l'infirmière ? Elle est un peu trop typée ....
— anne cresci (@matilou) March 29, 2016
Et je l'ai fait ..... #honte #colere pic.twitter.com/p0Bu5hQ3zq
Dans un article publié sur le site Madmoizelle, Diglee revient aussi sur sa prise de conscience progressive pour arriver à représenter les femmes autrement que blanches, minces et très sexuées. Tout a changé quand la jeune femme a dessiné des modèles vivants et qu'elle a pu constater par elle-même de la pluralité des corps. Malgré tout, ce combat ne semble pas encore gagné, alors elle essaie «d'y faire un peu attention».

